C’est la question qui m’est le plus posée à chaque fois que je reviens du Nord! Je revois mes bonnes amies, ma famille, je croise des connaissances que je n’ai pas vues depuis un bail… Chacun d’entre vous s’entend sur une chose: le Nord doit avoir une fin.
Normale, la durée de vie d’une carrière nordique n’a pas la moyenne haute. Après 1 an… Tu ne fais pas partie des meubles, mais presque !
Pourtant… Moi ça me fait complètement « freaker » de revenir travailler au Sud…
Parce que…
Ici, je pratique ma profession avec une autonomie, mais surtout avec une collaboration interprofessionnelle qui va bien au-delà de ce que j’ai connu jusqu’à maintenant. Il n’y a pas de hiérarchie, juste pleine de gens qui travaillent avec un but commun. Y’a dès débordement parfois, des situations plus conflictuelles et rien n’est parfait, mais le rôle élargi de toutes les professions nous mène au même endroit.
Ici, on apprend à se débrouiller! On tente d’aiguiser notre jugement clinique faute de ne pas avoir accès rapidement à des labos ou des radiographies… On s’adapte à cet avion qui n’atterrit pas dans les grands vents, et qui garde en otage le spécialiste qui devait venir dans le village pour 3 petits jours.
Ici, je quitte mon domicile à 8h58 pour arriver à 9h00 au boulot… 350m à pied et m’y voilà rendue.
Ici, je me réjouis chaque semaine que la livraison de fruits et légumes est un peu plus variée et fraîche que la semaine précédente (et que dire quand les raisins sont sous la barre des 10$!
Ici, je vis la même réalité que mon amoureux. Ce n’est pas toujours rose et sans faille, mais on est là, un pour l’autre, on ventile (surtout lui… héhé), et on vit probablement un peu mieux l’isolement que le Nord apporte.
Ici, j’ai fait la rencontre de gens différents… Avec des parcours uniques et des façons de voir la vie qui m’ont inspiré.
Ici, depuis près de 2 ans, j’ai un sentiment de sérénité chaque fois que je prends l’avion pour mes vacances, mais aussi, chaque fois que je reprends l’avion pour revenir au boulot.
Ici, je fais 80% de mon entraînement de course dans des conditions que je déteste (vents, froids extrêmes, noirceur, mouches noires, tapis roulant dans un micro local)… Ce qui rend le 20% restant tellement exceptionnel! Les douces températures de juin et septembre, les journées interminables de l’été, les longues randonnées du dimanche dans la toundra, le ski de fond avec les copains l’hiver ! Et que dire de mes sorties de courses durant mes vacances. Je les savoure autant que mon premier café fraîchement préparé avec amour par ma brûlerie favorite !
Ici, j’apprécie le fait que la vie est plus ralentie… J’apprécie le climat de respect qui règne lors des funérailles des gens de la communauté, il y a un calme qui plane dans le village, l’épicerie est fermée, le drapeau est levé.
Je pourrais poursuivre comme ça sur des tonnes de raisons qui font que NON… je ne plane pas revenir travailler au Sud sous peu…. je reviendrai sûrement un jour par contre!
Eh oui, il y a aussi plein de points un peu moins positifs à élaborer pour me ramener au Sud… Je vais les garder pour moi… Ils ne font pas le poids de toute façon !
Bonjour! J’aurais tellement de questions à te poser. Je rêve du Nord depuis 1991. La lecture des tes chroniques me donne encore plus envie de partir. J’ai toutefois quelques inquiétudes dont l’isolement. Dans cette chronique tu parle de ton amoureux. Mon départ seule me fait peur un peu. As-tu qq conseils? Rien n’est encore décidé mais ça prend forme doucement.,
Merci de tes partages
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