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Laurie-Eve Langlois
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Chroniques d’une infirmière nordique

On m’a invité à donner une conférence sur la pratique d’infirmière nordique. J’ai accepté sans prétention et sans trop me poser de question. On me demandait de partager mon expérience avec une cohorte d’étudiantes infirmières et de jeunes infirmières, lors d’une soirée organisée par l’association étudiante de sciences infirmières de l’UDEM. Une fois l’offre acceptée, je devais penser à ce que j’allais raconter à ce public très ouvert, mais probablement aussi un peu ignorant du Nord, tout comme je l’étais il y a quelques années.

Trente minutes. C’est le temps que j’avais pour semer une petite graine de curiosité dans la tête de chacun de ses deux cents infirmiers/ères. C’était l’objectif que je m’étais donné. Je me suis alors remémorée toutes les fois qu’on m’a demandé de faire un exposé oral de cinq minutes à la petite école. Ça me paraissait d’une longueur interminable. Ce temps de trente minutes était maintenant devenu beaucoup trop court. Comme quoi, je devrai être brève, aller à l’essentiel de mon message et imager le plus possible mes propos.

Loin de moi l’idée de vouloir faire une campagne de recrutement et de peindre un tableau parfait de mon aventure nordique. J’imagerai avec un peu de chaleur ma réalité dans ce Nord glacial. Je m’exprimerai avec la même intention que j’avais lorsque j’ai écrit la première « chronique d’une infirmière nordique ».

Le jour J, je me présente au dit évènement : « mi-nerveuse », « mi-confiante ». Mon public semble réceptif, ouvert et attentif.  C’est bon signe.  Mon débit de parole se rapproche nettement de mon rythme cardiaque. Je me sens tout de même en contrôle. Puis je commence à raconter en toute humilité, appuyé par des brides de mon parcours et quelques anecdotes, comment cette aventure qui était professionnelle au départ, s’est transformée en une expérience qui rassemble tous les plus beaux apprentissages que la vie m’est donnée. Je me sens guidée par mon désir d’alimenter la curiosité des gens sur nos voisins souvent oubliés et cette réalité bien loin de la nôtre, mais non pas moins riche et vraie.  En ne prétendant pas que je peux m’exprimer pour eux, j’essaie de donner à ma façon, une tribune à cette communauté isolée qui grandit sous le poids du jugement qu’alimente le silence et la distance.

En trente secondes, trente minutes se sont écoulées. Vient donc la période de questions. Je suis alors heureuse de voir que les gens se sont sentis interpellés par l’essence de cette conférence. Ils ne prendront pas tous l’avion au-delà du 52e parallèle, mais je sens que cette présentation fera son bout de chemin dans la tête de chacun. Je termine en me sentant privilégiée d’avoir pu partager avec la même couleur que mes chroniques, un message qui habite mon quotidien, au Nord comme au Sud.

 

3 comments on “Chronique #26 : Parler plutôt qu’écrire

  1. Johanne Asselin dit :

    Bravo,pour ta conférence et ta chronique,mais d’avoir transmis l’amour que tu as pour cette communauté du Nord

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  2. Rolande Trottier dit :

    Ces infirmières ont bien de la chance.

    Aimé par 1 personne

  3. Ma fille est une de ces infirmières du Nord, je suis fière de son audace mais surtout pour ce qu’elle accomplit auprès de cette communauté….Une expérience tellement enrichissante autant pour elle que pour ceux qu’elle rencontre collègues, patients et les autres ….

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