Avec tout le respect, l’empathie et la compassion que j’ai pour la communauté d’Akulivik.
La tragédie du 10 juin m’a soudainement rappelé ce que je me suis souvent répété depuis mon arrivée ici. Les communautés inuits du Nunavik crient à l’aide depuis des décennies, mais leurs cris semblent être étouffés par les centaines de kilomètres qui les séparent de la « réalité » de nos gouvernements.
Je ne sais pas si l’immensité de la toundra refroidit les dirigeants, s’ils croient que les problèmes psychosociaux qui émergent de partout ici peuvent être placés en dessous de la pile de priorités parce qu’il touche une petite population qui a peu de tribunes. Pourtant, ces dirigeants « de gauche » ne devraient-ils pas avoir la sensibilité, l’ouverture, l’humanité de vouloir prioriser une crise qui devient exponentielle depuis si longtemps ? Toutes les semaines, au Nunavik, il y a un nouveau drame. De l’ampleur de celui-ci ? Peut-être pas, mais chaque semaine, quelque chose vient ébranler une communauté. Les cicatrices sont nombreuses, certaines sont camouflées par des nouvelles, d’autres nous frappent au simple regard de quelqu’un. Des histoires à glacer le sang, qui sont du domaine de l’incompréhensible.
Parce qu’elle a demandé à être entendue, je vous partage le cri du cœur de l’amie d’une collègue de travail.
« I’ve been thinking about what happend in Akulivik and here’s my thoughts on it. Please share and spread the world. When a tragedy happens in the north, the entire community is affected […] everyone knows each other by one way or another. whether it’s through someone or knowing that person in and out. We’re all affected. and these sorts of events that happen usually start a chain reaction throughout the north […] we were never really taught to say our feelings. we never really had anyone to go to. so we just bottle them up and bring them with us everywhere. until something happens and everything comes out. There’s no therapy in the north. we don’t have that many psychiatrists. we have social workers but they’re not enough. we need better support from the rest of Canada. I’m calling out for Justin Trudeau and the government of Canada to do something. It sucks that this is the only way to get help for us. It sucks that we need proof that we are suffering because we’ve been suffering in silence for too long. » Alaku Ann Meeko
Les gens ont une solidarité et une résilience ici qui sont inébranlables. C’est la force de ces communautés. Ça ne les empêche pas d’avoir besoin d’aide. Il faut des programmes d’aide adaptés à leur culture, une aide constante. Malgré leur travail exemplaire, les visites trimestrielles des psychiatres, les travailleurs sociaux gérant des situations de crises par-dessus situations de crises, ce n’est nettement pas suffisant pour pallier à cette demande d’aide.
Vous n’imaginez pas le nombre de gens touchés par la tragédie du 10 juin 2017. Elle est la tragédie qui survient selon moi, à la suite d’une série de blessures toujours gardées à vif, dans un silence absolu. Tentons d’éviter les prochaines. Faisons de l’aide demandé au Nord, une priorité.
Nous n’avons pas hésité à être Londre, Nice, Paris, Berlin. Plus près de nous, soyons Akulivik, soyons Nunavik.
Ta chronique devrais être lu par tout le monde ,tu décrit tellement bien les besoins de cette communauté,bravo Laurie eve pour ta grande humanité
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Une autre excéllente chronique Laurie-Ève. Merci pour ton travail auprès de cette communauté oublié. Continue!
Richard
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Les drames du Nord demeurent sans grand écho au Sud. Ils n’en sont pas moins dramatiques et douloureux pour les communautés inuites.
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